• Je rêve d'une nuit dont le frémissement me ferait chanter, comme une corde de viole,
    Vibrer au son des muses d'améthyste,
    Froisser le temps et n'en faire qu'un coeur de crépon,
    Ne pas toucher la fleur éphémère, trop fragile.

    Je devrais deviner le rouge dans la nuit, juste en frôlant le fin pétale.

    Je rêve d'une nuit où l'herbe serait bleue et le ciel de pétrole s'appuierait sur les cimes.


    J'aime les larmes des cieux repentant et la fierté humble du coquelicot vainqueur.

    Le paradoxe du coquelicot : le coquelidoxe.
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  • Je rêve d'une nuit où l'orage déchire l'océan et brise la Lune dans sa fureur.
    Debout sur la falaise, il faut résister au vent.
    Il n'y a plus de passé, et plus d'avenir.
    Juste un immense et terrible fragment d'éternité.

    Insignifiant et dérisoire amas biologique face aux éléments, je lutte.

    Quelle intensité dans cette minuscule éternité...
    Fermer les yeux, sentir le vent...


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  • J'ai un père.
    La tête en bas, de l'autre côté de la croûte de Pellucidar. Il est le seul au monde qui, s'il tombe, tombera dans les étoiles!

    Moi, je n'ai pas la tête en bas. Quand je tombe, je me fais toujours mal aux genoux.

    J'ai un copain, Philémon, qui a un copain puisatier, et ils m'ont montré, une nuit, la route dérubannée qui monte vers la Lune.
    Voilà. Ma route du ciel, c'est un ruban de paquet cadeau entortiroulé jusqu'au Pierrot sélénite.

    Le cadeau?
    Hum...
    Je vois une petite fille qui lève le bras pour prendre la main de son papa, parce qu'il est fort pour enlever les cailloux qui sont parfois collés sur le chemin.

    Je les connais.

    Ils peuvent aller partout.

    Même sur le A de Atlantique!

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    Bar PMU de Chauzilly.
    Je m'attendais à des effluves de bière et de cendre froide.
    Eh bien, non. C'est plutôt sympa. Calme.
    RDV à l'ANPE.
    De la mayonnaise verte sous le siège de la table d'à côté.
    Temps gris et chaud qui ne sait pas s'il est en été ou déjà en automne.

    11 septembre.

    On ne parle pratiquement pas du Général Massoud. La base aérienne est en alerte et va finir par faire exploser le pacemaker du vieux M. Schmitt, le voisin.

    Ah!
    Ca s'anime au bar!

    - Eh! ch'uis pas alabe, moè!
    - hé hé! L'Ben Laden, y va v'nir te chelcher là... (rires du fond des chopes)
    - L'est pas minuit. L'a enco l'temps d'faire sauter l'tour Eiffel avant ce soir, c'con là!
    - .......
    - Y a eu des guerres tout l'temps, Y'en aula toujours... hein?
    - .......
    - Ouais.

    Le calme à nouveau.
    Edith Piaf ne regrette rien, mais on commence à le savoir, maintenant...
    Et puis, c'est Gainsbourg qui vient dire à quelqu'une qu'il la quitte.

    Décidemment, aujourd'hui, il n'y a que les morts qui chantent!


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  • Articles... ou les 20 minutes qui ont décidé de ma journée.

    Décor:
    Une terrasse en plein soleil, dans une petite rue commerçante de Metz. Solitude et ennui.

    Action:
    Le défilé proposé est étrange: pas très coloré, ni triste ni gai, dans le devoir perpétuel. Devoir dû au patron, devoir dû aux convenances, devoir dû à l'anonymat salvateur... C'est le devoir dû à l'apparence qui prédomine semble-t-il.

    On parle peu, ou pas.
    On ne rit surtout pas, ce n'est vraiment pas à la mode!

    L'heure du rendez-vous approche. Mon café tiedit lentement. J'adore les spéculoos, mais là, je n'ai vraiment pas faim. Quel gâchis...

    Un autre coup d'oeil à la rue qui passe.
    Tiens! Celui-ci porte un chapeau doré et promène une casserole. Une vraie. Bien! Ca me plait! Il casse un peu le devoir, au moins en surface, au premier regard.

    La serveuse trottine sur ses talons cherche-pétrole et salue, chantante, deux nouveaux clients.
    Les deux jeunes gens sont sourds et muets. S'ensuit une conversation surréaliste et gestuelle. La serveuse parle avec condescendance, comme s'ils étaient des bébés, ou des idiots.

    Papy, à la table voisine de la mienne, se bat avec son pâté lorrain. Il était déjà très surpris d'y trouver de la viande. Il semble regretter que dans ce pays exotique, on fourre les petits pains au chocolat avec de la viande... Il n'ose rien dire, jette quelques coups d'oeil à la dérobade et se force à manger.

    Les deux stars du show-biz de 16 ans qui suçotaient un Coca se sont un peu énervées en parlant de cette conne de prof qui les fait ch... en cours, puis ont quitté leur table pour aller profiter du soleil ailleurs.

    Je ne m'ennuie plus du tout.
    Je ne sais pas si j'aime ce spectacle de la vie de tous les jours, ou s'il me fait horreur.
    C'est l'heure de mon rendez-vous.
    Je ramasse mes affaire, je salue Papy qui me répond poliment la bouche pleine et je quitte mon siège de spectateur pour entrer en scène à mon tour.
    Je souris en pensant que je défile maintenant, parce que je me dis que marcher dans la rue peut suffire à changer l'humeur d'un spectateur inconnu.

    Conclusion: Pourvu que je le fasse rire!


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