• Bonjour à tous!

    Je serai le samedi 19 juin de 14h00 à 19h00, à la librairie HISLER-EVEN de Metz, pour vous rencontrer et vous dédicacer mes livres!

    J'espère votre visite!

    A bientôt!

    NB

    Articles

    5 commentaires
  • "Le vide-grenier d’Aulny-la-Chétive avait eu lieu comme chaque année le second dimanche d’août. La chaleur accablante était à peine tempérée par la bière et des relents de friture poissaient l’air raréfié par vagues. Tout le village avait sorti ses plus belles vieilleries et ses plus vieilles beautés. A vendre. A acheter. Issues des tréfonds des histoires familiales ou indésirables babioles non mémorables… Les rues se sont couvertes de bric-à-brac, de livresques paperasses, de couleurs, de poussière et l’odeur moisie des greniers semblait incongrue au grand air.
    Pierre avait installé sa table de camping et son siège pliant près de la fontaine, au centre de la place du marché, accessoirement parvis de la petite église romane. Son trésor de poussiéreuse crasse fleurant le bon vieux temps était étalé au soleil, attendant le généreux acquéreur qui lui redonnerait vie. Quatre grands pas le séparaient du vieux bonhomme installé en face de lui. Pierre avait beau réfléchir, il ne lui semblait pas avoir déjà vu cette trogne-là dans le village. Taciturne, les yeux tristes, les joues soumises mollement à la gravitation et le cheveu rare et filasse, le vieillard fixait Pierre sans le voir. A six heures du matin, lorsque Pierre avait soigneusement préparé son échoppe, l’homme était déjà là. Raide et muet, il ne respirait guère la joie de vivre.
    Si l’attitude du bonhomme lui donnait l’air d’un misanthrope contraint et forcé de côtoyer les humains, l’assortiment de sa « boutique » n’en était pas moins étrange. Il n’avait qu’un seul objet à vendre, unique et désolé, posé devant lui sur une grossière couverture sans couleur : une poupée..."

    A suivre...
    Présentation des livres

    1 commentaire
  • "Jean-Pierre Léoteau, photographe pour le Daily News, est revenu du Pendjab il y a un an. Il y avait fait un séjour de quatre mois à quelques kilomètres au nord-est de Chandigarh, à Kalka, afin d’illustrer les recherches du Professeur Bastian concernant les effets de l’industrialisation sur la flore locale.
    A Kalka, sa chambre, louée au vieux Radjani Singh, se trouvait au deuxième étage d’une petite maison carrée. Sa fenêtre donnait sur une sorte d’atrium, et regardait l’intérieur d’une petite cour. Il n’y avait que peu de lumière qui entrait chez lui, car la cour était sombre et fermée.
    Du jasmin grimpait désespérément vers le ciel, cherchant de l’air, de la lumière. Il avait fallu plusieurs jours à Léoteau pour se rendre compte qu’il s’agissait de deux arbres distincts, étroitement enlacés, dans de tendres et végétales caresses.
    Il eut la chance, durant ces quatre mois, d’être le témoin de la floraison de ces arbres. Un parfum délicat, des fleurs douces et fragiles apparurent un matin, éclairant et embaumant la chambre du photographe. Évidemment séduit par la délicatesse des deux arbres prisonniers, il avait pris de nombreux clichés. Il lui semblait que les volutes végétales étaient encore plus tendres, adoucies par la finesse et la pureté des fleurs. Il ne se lassait pas d’être enivré par leur parfum et passait de longues heures à sa fenêtre, la nuit tombée, quand les effluves florales étaient les plus puissantes.

    Lorsque, un matin, il fut réveillé par des coups répétés venant de la cour, il se leva brutalement et se précipita à la fenêtre. Il fut alors le témoin malheureux de ce qu’il avait pressenti en une fraction de seconde au réveil. Le brave Radjani, coiffé de son éternel turban bleu de Sikh, s’acharnait à abattre un des deux arbres.

    Secouées de spasmes terribles, les branches encore fleuries s’accrochaient désespérément à l’autre arbre, qui semblait resserrer son étreinte sur le malheureux condamné. Dans un mauvais anglais, Radjani cria à Léoteau qu’il fallait faire de la place, que deux arbres, s’était trop pour une si petite cour, que cela mangeait la lumière…

    L’arbre se mit à gémir sous les coups, puis à crier et finalement termina son agonie en hurlant..."

    A suivre...

    Présentation des livres

    votre commentaire
  • Il est minuit 20’.
    Depuis quelques temps, on me parle de vampires, de vampirisme, on me demande si le Manta de mon histoire est un vampire « comme les autres »…
    Comme par hasard, ce soir, mon compagnon me propose un de ces superbes programmes de la BBC : un documentaire sur le vampirisme !
    Qu’à cela ne tienne, tout cela est un enchainement logique et normal, indépendant de notre volonté, alors, soit.

    Je m’installe confortablement (ça veut dire café, chocolat, moufles aux pieds…) et go !

    Très bien mené, le documentaire fait malheureusement presque l’impasse sur l’histoire du vampirisme et passe à une vision plus contemporaine, romantique et romancière. Une revue "filmographique" superbe, avec Bella Lugosi, Christopher Lee, Peter Cushing ainsi que d’autres bien plus récents comme « Entretien avec un vampire », met l’accent sur la relation « moderne » symbolisée par le vampirisme entre le sexe et la mort, le sexe et le sang, l’attirance et le dégoût.

    J’ai apprécié ce programme, mais j’attendais quelque étude plus poussée, plus fourmillante de mystères et plus savoureuse.

    Il m’a manqué d’entendre parler des références si nombreuses dans de si anciennes civilisations à des formes de vampirisme. Il m’a manqué une recherche autre que romantique, une étude scientifique, ou au moins statistique, historique, et cela pas seulement en vieille Europe.
    Il manquait aussi, si l’on veut étudier le phénomène comme étant « récent », une étude psychologique, je dirais presque psychanalytique ou psychiatrique, si cela peut s’appliquer à un groupe d’individus ou même tout un peuple.
    Je m’égare ! C’est une recherche sociologique qu’il faut, et qui dit sociologie, dit économie…

    Quel peut être ce phénomène si puissant qu’il nous taraude depuis la nuit des temps, phénomène dont nous ne savons plus l’origine, que nous modernisons encore et encore afin de le faire vivre toujours ?

    Encore une fois, je me demande où est la frontière entre le fantasme et la réalité ?

    Si improbable qu’il soit, si la fonction crée l’organe, par les effets qu’il a eu et qu’il est encore capable d’avoir, par la symbolique lourde qu’il transporte, ce phénomène existe.
    Par la même logique, vous me direz que dans ce cas, Dieu existe aussi. Voilà un autre débat.

    Ce que je ressens, en tant qu’individu sans connaissances précises du sujet, c’est que le vampire est en nous. Il est nous.
    Il est tout ce que nous haïssons et tout ce que nous voudrions être, ces deux notions étant juste exacerbées à l’extrême.

    Ce que nous haïssons de nous-mêmes :
    - Notre violence ;
    - Notre capacité de tuer froidement, sans remord ;
    - Notre désir d’avoir pouvoir de vie et de mort sur nos congénères.

    Ce que nous voudrions être :
    - Éternellement jeunes ;
    - Séduisants :
    - Sexy en diable ;
    - Auréolés de mystère…

    Voilà. Mais là, vous voyez, à l’heure qu’il est, je me rends compte aussi que malgré tout, même à mon âge, je reste effrayée par ce monstrueux et séduisant prédateur.

    Je vais peut-être laisser la lumière allumée, cette nuit…
    Présentation des livres

    4 commentaires
  • "...Le Gert de cinquante deux ans déambulait à présent dans les salles quasi désertes de l’immense bâtiment. Ses pas résonnant sur le parquet rythmaient lentement la nostalgie qui émouvait l’homme. Ses mains, nerveusement, fouillaient les amples poches de son trench. Son cœur se serra lorsqu’il pénétra dans la grande salle où était organisée une exposition d’œuvres récentes. Il était dans l’ancienne salle des peintres du XIXe siècle.
    Si longtemps après, il savait, il avait toujours su, que Griselda avait été son grand Amour. Il ne l’avait jamais revue. Qu’était-elle devenue ?

    Il approcha d’une toile différente des autres.
    L’ensemble de l’expo était très gai, moderne, lumineux, et cette toile détonnait dans l’ensemble. Il émanait de cette toile étrange tant de tristesse… Si l’on avait pu peindre un sanglot, cette toile en aurait été le chef-d’œuvre…

    Gert eu cette impression qu’il était arrivé au terme de sa visite. Ce dimanche matin, son passage au musée avait été jusque là une visite de la galerie privée et secrète de Gert. Un musée qu’il croyait oublié. Ce qu’il y avait vu l’avait rendu triste, à l’image de son long trench, toujours mouillé.

    Et cette toile…
    Tout à coup, il revint à la réalité culturelle de l’exposition et il s’intéressa très particulièrement à ce tableau sombre.
    Plus qu’une peinture, c’était une vision. Un personnage éthéré, d’une tristesse infinie, écartelé entre deux univers, tendait désespérément une main vers le visiteur. ..."

    A suivre...

    Présentation des livres

    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires